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(Mes)aventures capillaires

Changer de vie, c'est connaître de nouvelles aventures, de nouveaux frissons. Ces nouvelles aventures et frissons peuvent s'étendre à des domaines insoupçonnés comme le coiffeur.


N'ayant plus à donner de moi même l'image d'une enseignante digne et sérieuse d'un âge incertain, je me suis dit: "l'aventure commence par mes cheveux, tentons une nouvelle coupe plus fun, plus originale". J'ai donc donné comme consigne à ma coiffeuse habituelle, celle qui me coiffe depuis 20ans: « lâchez vous, je veux une coupe qui sorte de l'ordinaire ». Chose à ne jamais dire à une coiffeuse ! Résultat des courses, je me suis retrouvée avec ma coupe habituelle, d'un centimètre plus courte, peut être. Ma coiffeuse, sentant mon manque d'enthousiasme, me dit :"si j'avais eu plus de temps, je vous aurai fait des mèches bleues". Pourquoi pas vertes puisque je vais en Ecosse, je pourrais me cacher parmi les moutons dans les vertes prairies ?


Partis à l'étranger, en Ecosse et en Espagne, s'est rapidement posée la question: comment communiquer avec le coiffeur ? Je me voyais mal lui expliquer en espagnol ou en écossais : coupe originale, rasoir, plus long sur le sommet... J'ai contourné la difficulté en montrant à la coiffeuse la photo d'une coupe glanée sur Google.



La coupe souhaitée présentait très bien sur un très joli mannequin de 20 ans et d'une cinquantaine de kg, mais c'est nettement moins réussi sur une vieille dame grisonnante de presque 58 ans et présentant un très, très léger, surpoids (euphémisme de l'année !). Bon, passons !


Je suis allée deux fois chez le coiffeur en Espagne. Les deux fois, ma coupe a impliqué un énorme stress pour les coiffeuses. En effet, les femmes espagnoles ont de belles et longues chevelures. Les coiffeuses n'utilisent que très rarement le rasoir pour une coupe, les hommes fréquentant les salons de coiffeur masculins. J'ai fait le "buzz" dans le salon de coiffure ! Quand la coiffeuse a mis le rasoir en route, toutes les conversations se sont interrompues dans le salon. Les clientes espagnoles ont regardé le rasoir couper ma chevelure, leurs regards hésitant entre fascination et horreur.


Pourtant, c'est en France, à Tours, que s'est déroulée mon aventure capillaire la plus... improbable. Je ne trouve pas de mots assez forts pour décrire cette expérience unique en son genre. De retour en France, je me sentais assez à l'aise pour expliquer avec des mots mes envies. Suite à mes explications, la coiffeuse me dit : « donc je rafraîchis votre coupe ? ». Je pense, avec le recul, que nous n'avions pas la même vision de la coupe.


L'incompréhension n'a jamais été aussi grande entre une cliente et sa coiffeuse. Il me reste 1,5 cm au sommet de mon crâne, quelques millimètres sur les côtés. J'ai, du coup, donné un petit nom à ma nouvelle coiffure, hésitant entre coupe Auschwitz ou coupe chimio, les deux appellations étant parfaitement adaptées à la situation. Est-ce mon accent alsacien qui a perturbé la coifeuse ? Mon amie Pascale pense que je lui ai parlé en allemand à force d'entendre et pratiquer des langues étrangères.




La stupéfaction passée, j'ai essayé de positiver et j'ai fait du "greenwashing". Ma coupe chimio est devenue une coupe développement durable, zéro impact sur notre environnement. En effet, je fais des économies de shampooing, d'eau, je n'ai plus besoin d'électricité pour sécher mes cheveux, plus besoin de peigne ou de gel, plus besoin de produit vitre pour nettoyer le miroir de la salle de bain, je ne tiens plus à voir ma tête. Que du bonheur ! Ma sœur Patricia et mes copines ont essayé de me réconforter. «Tes cheveux vont très vite repousser, ils seront plus beaux, plus épais.» Pascale m'a proposée de laisser pousser ses cheveux et de me faire un don de cheveux, comme les dames qui offrent leur chevelure pour en faire une perruque destinée aux femmes ayant subi une chimio. Merci, Pascale, tu es une véritable amie, mais pourquoi tu n'as pas voulu de l'adresse de ce salon de coiffure ?


Denis, mon compagnon depuis 35 ans, peu sensible à la physionomie des gens, a eu cette phrase terrible : «il va me falloir trois semaines pour m'habituer à ta nouvelle tête ». Vais-je oser aller chez le coiffeur en Irlande et en Ecosse, nos destinations pour les 6 prochains mois, ou vais-je laisser pousser mes cheveux tout au long de l'été comme les moutons irlandais ou écossais ? Adopter un camouflage ?




6 Comments


Nicole Tammert
Nicole Tammert
Apr 18, 2022

Chère Dominique, Je suis sûre que depuis la publication de ton message, ta chevelure a poussé de 2mm.... bientôt tu auras à nouveau besoin de shampooing, brosse et tout le tralala, à ton grand désappointement 😊. Alors, en un mot : profite du temps présent ! Carpe Diem 💖

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Nicole Tammert
Nicole Tammert
Apr 18, 2022
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Anne-Marie a donc raison 👍😅

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Noemie Walter
Noemie Walter
Apr 09, 2022

Nous étions Charlie aujourd'hui nous sommes Dominique.

Ça repoussera ne t'en fait pas.

Sympa cette aventure, comme quoi nous n'avons pas les mêmes façon de se coiffer.

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C'est pratique quand on met la capuche 🤣

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PAT DEBLANC-RIGAL
PAT DEBLANC-RIGAL
Apr 09, 2022

Coucou Dominique

Je lis toutes vos aventures mais ne commente jamais. Là, cela me parle car ....

Cette aventure me rappelle la mienne il y a maintenant quelques années, où, en région parisienne chez un coiffeur inconnu je me suis retrouvée avec la coupe commando (moi je l'appelais ainsi) car j'ai horreur de les bouclettes quand ils deviennent un peu trop longs...et là pas de soucis, moins d'un cm sur le haut et quelques mm sur les côtés...Philippe n'en croyait pas ses yeux... je me suis mis un bonnet durant 2 semaines....

Depuis,j'ai pris une sage décision, je me les coupe moi-même lol...

Ne t'inquiète pas ça pousse vite et puis côté positif tu fais des économies de coiffeur aussi...


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© 2023 Dominique et Denis KRAUTH

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